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Naachtun, cité maya retrouvée
En mille ans, la forêt a tout englouti. La végétation s'est insinuée partout. Les racines ont disloqué les ma?onneries et renversé les murs. L'humus s'est patiemment accumulé jusqu'à recouvrir les habitations et les petits monuments. De Naachtun, l'une des plus grandes cités mayas de la période classique (entre 200 et 900 après J.-C.), il semble ne plus rien rester. Abandonnée à la fin du premier millénaire, la ville a été avalée par la jungle.Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr.Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1? / mois | Découvrez l'édition abonnésUn aventurier distrait pourrait aujourd'hui la traverser de part en part sans rien remarquer ou presque. Il verrait des tertres et des promontoires suspects, couverts d'arbres et arbustes, des éboulis de pierres dont il ne saurait dire ce qu'elles font là. Et c'est à peu près tout, sauf à tomber nez à nez avec les plus grandes structures du site dont les pierres sont encore apparentes - comme la grande pyramide, haute de 40 mètres, en bordure de la place principale -, qui témoignent encore de la splendeur passée."Naachtun est l'une des dernières grandes cités mayas de la période classique qui n'avait pas encore été vraiment fouillée, dit le mayaniste Philippe Nondédéo (CNRS, université Paris-I), qui dirige les fouilles fran?aises tout récemment ouvertes sur le site. Tout le monde savait qu'il faudrait, un jour ou l'autre, s'y atteler."Découvert dans les années 1920, le site n'avait été l'objet que de rares visites sporadiques et de deux brèves campagnes de fouilles, en 2004 et 2005, sous la direction de Kathryn Reese-Taylor (université de Calgary, Canada). Il vient tout juste d'être repris par une équipe fran?aise, grace au financement du ministère des affaires étrangères et européennes, des entreprises Perenco et Bic, et de la Fondation Pacunam ; c'est aujourd'hui le plus important chantier archéologique fran?ais sur le continent américain.Pourquoi une si longue déshérence ? L'étymologie propose une réponse : Naachtun signifie, en langue maya, "pierre lointaine". C'est ainsi que le découvreur de la cité, l'archéologue américain Sylvanus Morley, avait baptisé le site en 1922. Naachtun compte parmi les sites archéologiques les plus inaccessibles. Il est niché au coeur de la jungle, loin de tout,mens louboutin sneakers, dans l'extrême nord du Guatemala, à moins de 3 km de la frontière mexicaine.Pour s'y rendre, il faut suivre 80 km d'une piste fra?chement ouverte dans la jungle, dont l'argile noire garde l'eau et colle aux pneus des 4 × 4. La moindre pluie transforme le périple en cauchemar. Selon la météo, il faut entre dix heures et deux jours d'un parcours qui n'a rien à envier au regretté Camel Trophy, pour se rendre sur place.Quant à la cinquantaine d'archéologues et d'ouvriers travaillant sur le site, ils vivent là, soumis à des conditions d'isolement et de simplicité matérielle extrêmes. Douches froides, toilettes sèches. Pas d'eau courante, ni de téléphone bien s?r, ni de lits, ni de chambres individuelles, mais des hamacs accrochés dans des baraquements de bois, ou des tentes dressées dans la forêt.Une nuit, assurent les ouvriers guatémaltèques, un grand félin - jaguar ou puma - est venu r?der autour du campement... Dont le seul luxe tient au groupe électrogène, qui offre deux heures d'électricité chaque soir et permet de d?ner à la lumière de quelques ampoules.Que cherchent ici les archéologues ? Pas forcément des objets de belle facture, mais des réponses à quelques entêtantes questions. "Naachtun est une cité un peu particulière, où les premières traces d'occupation remontent à 200 de notre ère environ, explique M. Nondédéo. Soit quelques décennies après que toutes les grandes cités alentours s'effondrent et sont abandonnées."En particulier, la grande cité toute proche d'El Mirador qui sombre vers 150 après avoir atteint un age d'or incarné par le plus grand édifice maya jamais construit : une pyramide haute de près de 72 m et supérieure en volume à la pyramide de Khéops (Le Monde du 14 février 2009). "Une des questions auxquelles nous aimerions répondre est de savoir si l'essor de Naachtun a été favorisé par la crise systémique qui a vu l'effondrement de ces villes étroitement interconnectées", dit M. Nondédéo.Le site naturel d'installation de Naachtun - en bordure d'un petit lac - pourrait, par exemple, apporter de l'eau au moulin de l'idée très en vogue selon laquelle la chute d'El Mirador et de ses voisines serait due à une surexploitation de leur environnement. "Il faut imaginer des villes reliées par des chaussées pavées, larges d'une vingtaine de mètres,discount christian louboutin, surélevées de 4 à 5 m et qui pouvaient raccorder des centres distants d'une vingtaine de kilomètres", explique l'archéologue. "Or, pour construire de tels édifices, on sait qu'il a fallu nourrir une main-d'oeuvre considérable", ajoute la mayaniste Charlotte Arnauld (CNRS, université Paris-I), associée aux fouilles. La démesure architecturale a pu contraindre à solliciter les sols et les ressources hydriques jusqu'à leur extrême limite.Peut-être née de la chute de ses glorieuses voisines, Naachtun n'est pas demeurée isolée, loin s'en faut. Au contraire. Au cours de l'essentiel de la période classique (entre 200 et 900 après J.-C.), deux superpuissances se partagent les allégeances de l'ensemble des cités-Etats du monde maya : Tikal,cheap christian louboutin shoes, au sud, s'affronte à Calakmul, au nord. Or, Naachtun est, précisément, à équidistance de ces deux géants préhispaniques.Comment, au cours de cette "guerre froide" qui a souvent dégénéré en conflits ouverts, se sont noués les alliances, les trahisons, les retournements ? Les chercheurs ont quelques indices. Une représentation gravée d'une princesse originaire de Calakmul - "identifiable à son vêtement", précise M. Nondédéo - a ainsi été retrouvée sous l'escalier de l'un des monuments du site. "Cela nous donne deux indications : par le biais d'un mariage avec une princesse de sang de la famille royale de Calakmul, il y a déjà eu une alliance passée avec cette cité, puis rupture de cette alliance, symbolisée par le démantèlement de la stèle et son enterrement sous un escalier, c'est-à-dire un lieu littéralement piétiné par tous ceux qui l'empruntaient."Comprendre la naissance et l'essor de la cité, découvrir le pourquoi de ses allégeances n'est pas tout. La question de sa chute n'est pas moins importante. Celle-ci ne manque pas de singularités. Non qu'elle soit une exception : bien au contraire. Entre 760 et 910 de notre ère, la plupart des cités mayas des basses terres centrales disparaissent brutalement. En quelques décennies, elles perdent l'écrasante majorité de leur population. Elles sont progressivement reprises par la forêt, dont les Mayas avaient défriché la plus grande part.Mais, à Naachtun, les choses semblent ne pas s'être déroulées comme ailleurs. "Vers 800 de notre ère, alors que les autres grandes cités commencent à s'effondrer, Naachtun demeure occupée pendant quelques générations encore, dit Dominique Michelet (CNRS, université Paris-I), l'un des fouilleurs. Certes, on voit que la ville se rétracte, que ses périphéries ne sont plus occupées, mais elle se veut encore en bonne santé et il converge encore vers elle beaucoup d'objets de luxe provenant de toute l'aire maya."Comme,Louboutin neakers shoes, par exemple, cette obsidienne venant du nord de l'actuelle Mexico (Mexique), à quelque 1 400 km de là... "Il faut avoir à l'esprit que dans le monde maya, tout est transporté à dos d'hommes et à pied", explique le mayaniste. Ce qui n'en donne que plus de prix à tous les biens "exogènes" découverts sur place.Cette prospérité tardive surprend les archéologues. Pour, peut-être, en percer les raisons, ils s'intéressent à un ensemble de demeures apparemment cossues installées autour de patios, à quelques pas du centre politique de la cité. Non loin, en particulier, d'une structure qui a tous les traits d'un palais royal. Immédiatement à c?té de cet ensemble d'habitations, un édifice de prestige, quasi pyramidal, a été édifié dans les derniers moments d'occupation du site, mais sa construction, comme l'indiquent les fouilles, n'a jamais été achevée...Qui habitait ces demeures ? S'agissait-il d'une cour royale ? Ou, au contraire, d'une coalition de familles ayant pris la place du souverain ? D'autres fouilles, en particulier menées sur le site de La Joyanca (Guatemala), ont suggéré, au milieu des années 2000, "la possibilité d'une balkanisation du pouvoir royal au profit de quelques grandes familles", explique Mme Arnauld. Un tel processus a-t-il été à l'oeuvre à Naachtun ? Faut-il y chercher une explication à la relative résistance de la cité à la chute du monde maya ? Les archéologues n'en sont qu'au tout début de leur enquête.
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